mardi 11 octobre 2016

Entre les photos

Chaque texte écrit est pareil à une photographie d'un mouvement en train de se réaliser. Le texte est un point d'arrêt dans le sillon mouvant de la pensée. En cela, il est difficilement acceptable puisque, contrairement au cinéma, il est assez difficile de reconstituer cet élan à partir des instantanés que sont les textes. Aussi inchoatif qu'on le veut, chacun de nos écrits est une peau morte qui ne veut plus rien dire du processus d'où elle est née, qui ne parle plus du corps dont elle est issue. Aussi, j'ai délaissé la philosophie pour la musique des poèmes et de la prose qui n'a d'autre souci que de créer sa dynamique mélodique à travers l'harmonie des sons et des idées. Chacun de mes textes "philosophiques" est sans valeur et ne reflète rien de ma pensée. Pensée principe, pensée méthode, pensée qui n'est qu'un mouvement et non une trajectoire; pensée dont on ne peut saisir l'essence qu'en étant l'algorithme même qui la fait jaillir à chaque instant. Ce qui importe ce ne sont pas les formes, mais la métamorphose qui est le code qui parvient à réaliser la transformation: processus de perpétuelle destruction, c'est à dire de construction.

Beaucoup de photos dans les galeries de cette oasis virtuelle, mais le film se joue ailleurs, bien ailleurs, dans l'histoire qui se trame entre chacun de ces instantanés.

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