lundi 29 février 2016

Saigner l'amour

Ce poème se lit avec un certain phrasé pour ne pas briser le rythme qui s'approche presque d'une chanson (d'ailleurs je l'ai pensé comme ça à la base).



Ils l'ont attrapé, saigné, éventré, pendu haut et court

Il avait l'cou tranché mais il courait toujours
Comme un poulet sans tête avant d'être mis au four

Ils l'ont attrapé, saigné, éventré, pendu haut et court

La corde au cou le regard flou
L'avait l'air mal en point
L'ont refait à coups de poings
Y tenait plus debout

Ils l'ont attrapé, saigné, éventré, pendu haut et court

Z'ont tranché dans les flancs
Laissé la chair à blanc
L'avait plus d'formes, le coeur tout cabossé
Y a plus un homme qui l'aurait engrossé

Ils l'ont attrapé, saigné, éventré, pendu haut et court

Y a plus un souffle dans cette baudruche exsangue
Y jouera plus au mufle avec sa douce langue
L'en a plus, y l'ont ôté d'la bouche
C'sera pas facile de convaincre les farouches

Ils l'ont attrapé, saigné, éventré, pendu haut et court

Y en a qui disent "bien fait c'était son tour!"
Les mêmes qui disent "enfin y ont saigné l'amour!"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ca m'a donné faim ce texte !!!

ou sont les mets, les cervelles de singes, les couilles de taureau, les poulardes au cirop, les canards laquées , les bons cochons bien gras, les cuisses de sanglier au vin rouge, les foies de canards a la tequila bordel ???

L'âme en chantier a dit…

Haha intéressant comme réaction, je note.