Qu'est-ce que cela fait donc
D'être de l'autre côté?
Celui dont on saisit les pieds?
Qu'on dépose en silence
En un contreplaqué,
Sans plus voir autour de soi
Les larmes des vivants
(Qui jonchent les cimetières
De liquides monades) ?
Oh la dégringolade
Des années qui se pressent
Se chevauchent et s'entremêlent
Dans un regard, une odeur, un regret.
Il faut combattre seul
(Avec d'autres),
Le mal dévorant de ce siècle.
À quoi servent les croyances?
Pourquoi se détourner du doute?
Que tout cela n'aura été pour rien,
Un interlude musicale et gratuit
Entre deux colosses, invincibles.
Et si vous pouvez contempler
D'une hauteur fantasmée
L'écheveau des destins
Que nos déroutes composent,
Quelle curieuse poésie alors
Que cette improbable prose.
Il faut bien mettre des cloisons
À l'infini sans direction
Donner un sens
Et feindre qu'il fût là
Déposé par le temps.
Quelle aventure tout de même...
Et apprend-on de ces erreurs
Où il n'y a plus de vérité?
Est-il encore possible d'éprouver
Un sentiment tel le regret?
Oh non, ce ne doit être
Qu'une errance des vivants,
De ceux qui cherchent encore
Un principe à ce qui s'y dérobe,
Et s'acharnent à enclore
Ce qui n'a pas de forme;
Et qui hurle en tous sens
Une essence dynamique.
Il y eût tout de même quelques joies
Mais aussi tant de peines...
Et la somme était nulle
Bien qu'il soit toujours possible
À tout un chacun
De se dire le contraire.
Nous continuerons de mentir
À travers un souvenir
Déraisonnablement enjolivé
Qui permet aux carcasses
De réduire la distance
Entre là et Ailleurs.
Tout ici, de toute façon
N'aura été qu'un songe
Alors ne pleurons pas tant
Ceux qui sont réveillés.
La vieille église sonne les cloches
Et dans un drap bon marché
Vous avez levé le voile
Évohé! Évohé!
Origines abolies,
J'aimerais tant savoir
Ce qui dès aujourd'hui
Est pour vous être là.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire