Siècle qu'as-tu fais de tes enfants infects?
Tu as rempli de couleurs les yeux de nos ancêtres
Assombrissant ensuite l'âme de descendants
Vivant entre deux mondes
( Qui jamais ne se croisent )
Humains, voyez les signes de la fin
Récits eschatologiques
Enfants qui fanent au bord de nos chemins
Et personne n'écoute
( Le siècle agonisant... )
Entre les deux néants
Réside ma génération
N'engeandrant que des songes
Putréfiés par avance
( Recherchant la grand Rive aux sables d'univers )
Aux cieux sont accrochés tous nos échecs
Et les nuages sont lourds
Au-dessus de nos têtes
L'avenir à jamais sans métaphysique
( Et l'horizon couvre un monde identique )
Sillage de dérive
Positif comme la science
Qui fait la religion
Des âmes anéanties
( C'est le Lethé lui-même que nous embouteillons! )
Bois, ivrogne des trottoirs
Deux litres au moins par jour
Avale ta Révolution
Virus, poison, remède, semblables vulnéraires
( Que même le bonheur soit notre placebo... )
Il ne faut pas toucher
Au chaînon qui nous lie
Inexorables sont nos destinées
Néanmoins près, tout près du lit
( Vous veillez en tuteurs zélés )
L'ancien esclave devient le maître résigné
Le cercle de l'Histoire: un court-circuit ferméTandis que chaque pas résonne
Entre des murs interstellaires
( L'angoisse est le seul hymne de l'humanité )
Y a-t-il quelque chose encore?
Quelque part attendant?
Une poudre magique
Capable d'allumer
( Des mondes pour demain? )
Poudre blanche, immaculée
Duale perce les cloisons des nez
Nos enfants sont idiots avant que d'être nés
Ils ont le suint des moutons bien dociles
( Génie de l'espèce: réconfort du troupeau )
Tout est clair
Distinct, pas même un vieux mystère
Dame Nature dévoilée
Couchée sur un papier vulgaire
( Tandis que tout humain est un Dieu qui s'espère )
Je viens de l'inespoir
Comme une solution que nulle n'entendra
Un accord dissonant
Effacé par le siècle
( Une bouture de Tout plantée dans le silence )
Ô règne sans partage
Qui livre ses enfants
À des douleurs fractales
Existe-t-il encore des valeurs qui ne soient:
( Des mots luminescents sur nos vains étendards )