C'est bel et bien dans la difficulté qu'on se rend compte de ce à quoi l'on tient, pas dans la facilité obreptice; non... Plus les moments sont difficiles et plus les manques ressortent, surgissent de l'obscurité que l'on avait jeté sur toutes ces choses qui témoignent de notre fragilité dans la solitude, de tous ces mensonges inavoués pour se rendre puissant.
Le visage de la femme que l'on croyait une femme.
Celui de la famille que l'on avait cru un temps contingent.
Celui de notre sous-moi, cette vérité de qui l'on est lorsque plus rien ne nous soutient.
Ils sont doux cependant ces moments, c'est peut-être la raison pour laquelle on tend à les provoquer encore et toujours, envers et contre tout.
Et l'intraitable nature qui nous impose sa loi, nous fait danser, petit pantin, sous son joug implacable, intraitable nature qui nous rejette à notre essence composée.
Là quelque part existe ton visage et l'haleine qui ne se heurte point à ma joue...
Ta présence sourde retentit où je croyais demeurer seul.
Il y a vous tous d'ailleurs, et au milieu, comme un îlot de clarté dans l'océan d'indifférence:
Ton allure provocante, ce sourire qui me manque...