Le bateau s'en va, et moi qui reste à la traîne, de m'être trop cherché dans les remous de la mer...
Lui s'avance, dans les brouillards et le froid de l'hiver, toujours vers plus de clarté.
Que suis-je donc sur mes vagues abandonné, adorant une image de plus en plus altérée?
Le navire est parti et moi je suis resté.
Ici le bruit m'assourdi et m'empêche même d'entendre l'écho de mon coeur.
Mes pensées sont lointaines, dispersées parmi les mouettes, dans les voiles du silence.
Il ne fallait pas regarder trop longtemps le décor.
La vie s'évade, continue son voyage, loin si loin de mon vieux port.
Là-bas, du haut de ce mat, j'ai parlé aux formes de l'Un, aux essences de nos êtres.
Là-bas se dévoilait un peu dans de brèves fulgurances les structures de notre univers.
Dans l'écume de ce lieu, le corps s'enfonce et plonge dans l'obscurité.
Fermer les yeux, et puis ne plus respirer, revoilà mon navire voguant sur sa destinée...